• SPYAIR - Wadachi

     

    Même si demain n’a rien à nous offrir, ça ira.

    Même si ça ne nous mène nulle part, parler suffira.

    Même si ça n’a aucun sens, même si ça n’a pas d’importance, ça ira.

    Car tant que nous serons là, en cet instant, tout ira bien.

     

    Que ce soit nos petites disputes,

    Ou qu’il s’agisse du soleil se couchant sur la ville.

    Ce sont autant de véritables trésors lorsque nous fermons les yeux.

     

     

    Nos tracés se confondent pour ne faire plus qu’un

    Tandis que la route qui longe nos journées trace une carte sans fin

    Nous avons pleuré, nous avons souffert…

    Et nous sommes partis chacun de notre côté, mais n’oublions pas !

    Quel que soit le moment, quel que soit l'endroit,

    Nous ne serons jamais seuls.

     

     

    Traduction par Aree (24/01/2021)


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  • SPYAIR - I Wanna Be... (je voudrais être...)

     

     

    Je reste immobile à fixer cette ville,

    Qui encore aujourd’hui n’a pas changé.

    Mais pourquoi semblait-elle si différente à l’époque ?

     

    Ma chemise sale a été irrémédiablement tâchée

    Par des mensonges créés pour me tromper moi-même…

    Jusqu’à présent, qu’ai-je donc réussi à protéger ?

     

    I Wanna Be…

    Peu importe le nombre de fois où je les ai perdus de vue,

    Mes innombrables rêves ont toujours été là.

    Ils font ma fierté et me définissent.

     

    I Wanna Be…

    Tous ces mensonges que j’ai rejetés et que j’ai abandonnés,

    Je m’en suis souvenu quand je t’ai rencontré.

    Mais tout ira bien,

    Car à présent je peux avancer vers demain.

     

    Dans cette ville où rien n’a changé.

     

     

    Traduction par Aree le 24/01/2021)


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  • Je réveille un peu ce blog pour parler d'un très court travail animé que je viens tout juste de découvrir, et qui m'a déjà complètement soufflée. 

    Laissez moi donc vous parler de PUPARIA, que je sous-titrerai "le rêve du papillon". 

     

    プパリア - PUPARIA ou l'évolution parallèle

    PUPARIA (sous-titre japonais à confirmer) 

    Réalisateur : Shingo Tamagawa 玉川真吾

    Durée: 3 mins. 

    Date de sortie: 20 novembre 2020. 

     

    Ce qui frappe immédiatement, avant même de commencer à regarder le film, est déjà le style graphique qu'on entraperçoit sur la miniature de la vidéo. Et boy, qu'est-ce que ça promet. A peine quelques secondes, et on est accueilli par le "générique", qui allie musique "naturelle", faite de percussions et d'un rythme clair et simple, à une image visuelle qu'on ne peut au départ comprendre mais qui déjà par son style, intrigue. A ce moment-là de la séquence animée, ceux qui se rappellent de leurs cours de sciences de la vie se rendront sûrement compte qu'il s'agit d'une vue microscopique d'un quelconque organisme vivant. 

    Et pourtant, le thème est déjà donné, c'est un véritable coup dans l'estomac, sans détours, que donnent ces premières secondes. Que ce soit pour ceux qui ont connu cette période particulière de l'animation japonaise de leurs propres yeux, ou ceux qui, étant nés plus tard (comme dans mon cas), s'y sont plongés bien après, on est totalement ramenés dans le temps. 

    Cet étrange ovni, dont la description est plus que méta ("Something is about to change drastically, we can only be witnesses to it"/ Quelque chose est sur le point de profondément changer, dont nous ne serons que témoins), nous offre un plongeon inattendu dans l'univers de l'animation surréelle, qui n'est pas sans rappeler le style du regretté Satoshi kon (Paprika, Seraphism, Millenium Actress, Paranoia Agent).

    プパリア - Puparia ou l'évolution parallèle

    La couverture d'un des volumes de Mushihime/Nuisible, avec... Des papillons.

     

    Mais le style graphique me fait tout particulièrement penser à un mélanges de plusieurs univers, notamment  le manga Nuisible/Mushihime, Nausicaa de la vallée du vent, ou encore le style fouillé, recherché mais coloré et étrange des animes de la fin des années 80 et des années 90 en général. L'ensemble en deviens totalement hypnotique. 

    PUPARIA - garden scene

    Le traitement des opposés :

    On s'apercevra d'autant plus rapidement des similarités avec le film Akira (auquel Satoshi Kon a également participé, et qui est sorti en 1988). L'intro qui débute avec des percussions, certains éléments organiques (comme les racines entremêlées), la balance des couleurs, qui met en avant le rouge, le gris et le blanc. Ce sont des couleurs à la fois opposées (artificiel humain/gris béton, et rouge organique/sanguin) mais également complémentaires (se rapprochant tous deux d'éléments naturels, organiques et géologiques). 

    Aussi, la division s'en fait encore plus ressentir, lorsqu'on découvre les personnages principaux de cette fable. Il s'agit toujours de personnages d'apparence féminine (sauf pour l'homme dans le bâtiment), qui sont soit très proches de la nature, soit qui en font partie intégralement. Leurs couleurs sont douces et aux teintes chaudes, en opposition à la foule qui se masse derrière la créature mi-humaine, mi insecte. Leurs vêtements sont certes colorés, mais leurs visages sont froids et presque inexpressifs, comme de la pierre. On pourrait penser que ce sont des statues, jusqu'au moment où certains d'entre eux clignent des yeux. On ne s'y attends presque pas. On les voit figés, sans réaction face à ce qui se déroule devant eux. La couleur représente donc le mouvement, la vie. 

    PUPARIA - the hybrid creature

     

    Un hybride entre humain et papillon?

    Et en parlant de cette créature... J'y reviendrai peu après, mais il est intéressant de noter qu'elle affiche les deux couleurs principales, le gris et le rouge, comme une sorte de fusion. 

    L'art naif s'y invite: 

    プパリア - Puparia ou l'évolution parallèle

    Gauche et milieu: Henri Rousseau. Droite: Martine Clouet. 

    Le court métrage se pare également de couleurs vives mais qui ne sont pas criardes. C'est plus comme une sorte d'estampe, d'aquarelle, qui reprends toutefois certains codes des peintures issues de l'art naif, dont Henri Rousseau est très représentatif, avec ses peintures de jungle. Quand on reprends également les fondamentaux de l'art naif, c'est à dire une peinture ou représentation ne suivant pas forcément les règles de la perspective ou des dimensions, et qui évoque un univers enfantin, on est en plein dedans. 

    On a l'impression de se balader dans des tableaux, dont les personnages s'animent, mais dont les arrières plans ont l'air plats. Comme une sorte de papier peint posé sur un mur. 

    Et s'il s'agissait justement d'un rêve? 

    Je vais à présent faire un rapprochement entre l'univers presque irréel de ce court métrage, et une histoire ancienne: l'histoire de l'homme qui rêvait d'un papillon. Le Rêve du Papillon est une fable de Tchouang-Tseu, qui dans le chapitre "Discours sur l'identité des choses", qui parle d'un Sage ayant fait un rêve dans lequel il était un papillon. Mais en se réveillant, il est pris d'un doute, et se demande s'il n'est pas plutôt un papillon rêvant qu'il est un Sage. 

    Ma théorie est la suivante: nous suivons le rêve de ce papillon, qui rêve de l'homme. 

    プパリア - PUPARIA ou l'évolution parallèle

     

    Un papillon aux ailes fermées se cache derrière cette créature ?

    On sait déjà que l'opposition nature/être humain est présente dans le court métrage. l'imagerie du papillon apparaît également à plusieurs reprises, de façon détournée ou plus directe. C'est en jouant avec notre perception que le film rends certaines références à l'insecte troubles, ce qui est notamment le cas de l'étrange premier animal que l'on voit. Il suffit d'un œil se fermant et s'ouvrant à un endroit bien particulier, et d'une paire de pattes arrières, pour qu'on ne reconnaisse plus la forme des ailes fermées d'un papillon. 

    プパリア - PUPARIA ou l'évolution parallèle

    A gauche: Bombyx mori. A droite: Saturnia pyri. Des papillons qui ont peut-être inspiré le réalisateur...

    Le papillon mimique l'animal, mais entraîne également l'humaine qui a le malheur de l'approcher. Quelques petits papillons lumineux virevoltent autour du personnage de la jeune fille, la poussant finalement à s'aventurer plus loin. Ces petits papillons sont présents sur plusieurs plans, nous rappelant sans cesse l'omniprésence de l'insecte. 

    Un peu après, dans le bâtiment, le papillon se prends pour une sorte de statue, avant de soudainement faire apparition en tant que chrysalide, qui glisse très rapidement vers l'avant, à la fois vers le personnage masculin que nous venons de voir, mais également vers nous, qui regardons ce court métrage. On notera l'arrière plan déformé façon fish-eye, qui ajoute une dimension dérangeante et oppressante à la scène. 

    プパリア - PUPARIA ou l'évolution parallèle

    Une scène avec un objectif déformé, où on peut voir le grand soin apporté aux décors. 

    Vers la fin, on se retrouve face à une créature hybride, entre le papillon et l'homme. Il n'y a plus de séparation entre les deux êtres, comme l'état confus dans lequel on se trouve au réveil. Et comme pour réaliser l'étrange prophétie en description ("nous ne serons que témoins"), la foule compacte d'être humains est immobile, tétanisée, et ne peut que regarder. 

     

    L'évolution est cyclique: 

    L'évolution est naturelle, et se trouve dans tout, qui s'agisse de la faune ou de la flore, de l'être humain, ou de procédés artificiels. Si le court métrage nous montre l'évolution du papillon et son désir d'émuler l'être humain jusqu'à en adopter l'apparence, il nous renvoie également directement à l'évolution des techniques d'animation. Chaque nouvelle technique d'animation s'inspire de ce qui a été fait auparavant, tout en améliorant les techniques et en innovant en ce qui concerne les techniques mises en place. Les diverses sources d'inspiration enrichissent toujours un peu plus cet art particulier, différentes influences nourrissant les animateurs d'hier et de demain. L'animation est une chose vivante, en constant mouvement, tout en ne reniant jamais ses origines, ou ses diverses phases. Ce film, c'est une déclaration d'amour à ce qui ne se fait plus que rarement de nos jours. Une évolution utilisant des influences anciennes pour créer de la nouveauté, et qui se sert de notre mémoire collective tout comme de notre propre imagination, pour émuler sans jamais simplement le copier, une animation qui vous prends aux tripes. 

    Avec un certain sentiment de déjà vu, l'impression que tout le film est une sorte de rêve, d'hallucination, qui nous dit "rappelle-toi, tu as déjà vu ça quelque part", ce court métrage est totalement inédit tant sur le fond que la forme. On sent qu'il y a tellement de richesse, d'influences qui se cachent derrière ce travail impressionnant, que j'en effleure sûrement à peine la surface moi-même. On ressent l'énorme travail, le soin apporté tant sur la qualité de l'animation, que dans les innombrables détails que seuls plusieurs visionnages peuvent dévoiler. 

     

    Récapitulons donc, veuillez-vous, les points qui font que ce court métrage mérite le visionnage : on prends une ancienne fable onirique, à laquelle on insuffle le style d'Akira, tout en conservant une forte attache au thème de la nature, avec un traitement graphique incomparable, s'apparentant à une succession de tableaux se mettant en mouvement devant nos yeux. 

     

     

     

     


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  • Perfect World - Tome 1

     

    Perfect World tome 1

    Auteur : Rie Aruga

    Publié chez AKATA.

    Thèmes : romance, société, handicap, amitié, slice of life

    Résumé :

     après plusieurs années, Tsugumi Kawana retrouve son premier amour qui a presque réussi à réaliser son rêve tandis qu’elle patauge encore dans ses hésitations. Elle l’aime toujours après tout ce temps, mais découvre qu’il est handicapé.

     

    Avis :

    Après avoir écrit trois histoires courtes ainsi que Oruto no Kumo kara, qui parle également de retrouver un premier amour après plusieurs années (sujet qui tiendrai à cœur à l’auteure ?), Rie Aruga reprends ce thème de l’amour perdu de vue et adopte cette fois la vision du handicap pour porter son histoire. On pourrait penser que ce n’est là qu’un prétexte, mais dès le premier tome on comprends que l’auteur a bien réfléchi au sujet et montre avec justesse les difficultés que présente le handicap au quotidien, que ce soit sur le plan physique ou mental.

    Les couleurs douces de la jaquette pour le côté shojo sont en effet trompeuses tant le sujet est abordé dans sa cruelle vérité. Le personnage féminin reste tout de même cliché et insupporte un peu par son obsession du personnage masculin, même si il s’agit de son premier amour. Le manga se centre beaucoup trop sur celle sur ce premier tome et ce qu’elle ressent, et on a très peu de scènes où le personnage masculin se retrouve vraiment seul et dévoile ses pensées.

    L’auteure parvient toutefois à rattraper le coup avec les différents aspects présentés dans ce premier volume, notamment le mépris, le dégoût mais également la jalousie (passe-droits soi-disant faits aux handicapés) vis-à-vis d’Arukawa. On y découvre la douleur que peut ressentir la personne handicapée, la souffrance psychique dû à la condition qui ne peut être changée, et le fait de devoir sans cesse faire ses preuves pour montrer que l’on est toujours capable de réussir, tandis que les critiques fusent tout autour.

    L’auteur aborde aussi un point intéressant : elle aborde le sujet de la mobilité et de l’accessibilité des personnes handicapées. Que ce soit en France ou au Japon, il y a encore beaucoup d’endroits qui ne sont pas adaptés aux personnes handicapées, et cela est d’autant plus vrai au Japon où il n’existe pas de loi globale comme en France obligeant les établissements accueillant du public à se munir d’un accès.

    Perfect World tome 1

    Concernant le style graphique, il est assez léger et n’est pas très détaillé pour les arrières plans, là où A Silent Voice (Koe no Katachi) se démarque clairement. C’est même plutôt le vide intersidéral de ce côté-là, ce qui est compréhensible pour un shiojo normal où on axe le récit sur les émotions des personnages, mais pas assez pour cette histoire tentant de traiter un sujet important et d’actualité. Mais parfois le propos présenté dans le texte est plus important que le dessin qui le supporte ; comme dans Bienvenue Chez Protect (de Suzuki Miso, également chez Akata), où les explications et la théorie prennent le pas sur un dessin maladroit et parfois approximatif. Mais dans Perfect World, il faudra attendre les tomes suivants pour savoir si cet équilibre est également présent.

    Concernant l’histoire, quelques réactions de passants lambdas en arrière plan par rapport aux handicapés peuvent paraître disproportionnées et exagérées. Mais pour l’avoir vécu moi-même, je peux vous dire que certes personnes n’en ont strictement rien à foutre des personnes handicapées. Même si vous le dites, elles ne vous laisseront pas la place dans le bus. Les gens peuvent être extrêmement cruels dès lors qu’ils n’ont en tête que leur propre personne, et encore plus avec les personnes sensibles et vulnérables. Il est en revanche dommage que l’auteur n’aborde cet aspect que dans quelques cases de tout le volume alors qu’une confrontation avec lesdites personnes sur leur comportement aurait été la bienvenue. Mais soit l’auteur n’y a pas encore pensé, soit c’est le sens de réserve des japonais qui bloque de ce côté-là, ce fameux sens qui leur vaut d’éviter tout conflit…

    Pour résumer, sujet intéressant et qui mériterait d’être encore plus développé, dessin un peu trop léger par rapport à d’autres œuvres portant sur le handicap, quelques scènes clichées, mais je recommande tout de même pour le regard porté sur les personnes touchées dans l’histoire. A suivre avec intérêt donc…


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  • Houseki No Kuni - L'ère des Cristaux

    Houseki No Kuni - L’anime le plus extraordinaire de la saison est celui que personne ne veut voir

    Oui, c’est actuellement le cas. Beaucoup de gens passent à côté de la « gemme » de la saison, tout simplement parce qu’il s’agit d’un anime en 3D CG.

    Houseki no Kuni, en français L’ère des Cristaux, et publié chez Glénat, est à l’origine un seinen, mais également une œuvre unique. Et quand je dis unique, je veux dire que l’histoire et le contexte est si extraordinaire et novateur que vous ne trouverez jamais ça, ni même quelque chose qui y ressemble, de près ou de loin, dans d’autres mangas ou anime, quelle que soit l’époque.

    Les principaux thèmes, sont avant tout l’évolution et la spiritualité. Quoi ? Il y a des scènes de combat ? Oui, mais avant tout, posons les bases de cet univers.

    Houseki no Kuni pose les bases d’un monde où des gemmes et joyaux ont pris conscience et sont de ce fait immortelles : brisez les, elles peuvent être reconstruites à l’identique sans jamais subir la mort ; brisez-les, et chaque morceau perdu est un fragment de mémoire perdu à jamais. Rien que ce concept est déjà extrêmement intéressant, alors si on y ajoute des batailles qui peuvent briser les personnages en mille fragments à recoller, ou les faire enlever pour ne jamais revenir par les Séléniens, les enjeux deviennent tout de suite encore plus sérieux et profonds. Imaginez également que ces ennemis, les Séléniens, reviennent sans cesse car eux aussi immortels. Une lutte qui s’étend sur des centaines d’années, voire des millénaires, sans que la réelle raison en soit connue, même si l’hypothèse des Séléniens souhaitant juste des parures en pierres précieuses est sélectionnée.

    Houseki No Kuni - L’anime le plus extraordinaire de la saison est celui que personne ne veut voir

     

    L’animation 3D que beaucoup de gens exècrent a beaucoup progressé ces dernières années, et est totalement fluide et sublime l’aspect des gemmes, chose qui ne serait pas possible avec la brillance et les éclats avec une animation traditionnelle. C’est donc un anime totalement original et beau, qui ne représentant pas d’êtres humains, malgré l’apparence des personnages, rends la 3D souveraine. Et c’est vraiment beau. On pourrait croire fixer une sorte de tableau, avec un décor épuré, et des personnages riches, éléments centraux de l’intrigue. Cet aspect de simplicité, également présent dans le manga avec le style graphique de l’auteur, permet également d’introduire un des thèmes principaux de l’œuvre : le spiritualisme.

    Les Séléniens, les ennemis des gemmes, ont une apparence proche de l’ésotérique, personnages habillés pareillement à des divinités sur leur nuage qui se volatilisent en une brume étrange lorsque battus. Et le Maître (maître Vajra), qui éduque et surveille les gemmes, a l’apparence d’un Bonze, moine bouddhiste japonais, et le mot « bonze » dérive du mot japonais « bozu », qui signifie « maître de temple » ou prêtre ».

    (Pour en savoir plus : https://www.bouddhiste.net/comprendre-le-bouddhisme/histoire-du-bouddhisme/les-moines-bouddhistes/)

    Gardez bien cette information à disposition, cela pourrait être utile pour la suite de l’histoire.

    Concernant son nom, Vajra, il s’agit à l’origine d’un des symboles les plus importants du bouddhisme tibétain,  et le terme signifie « diamant », tout en exprimant la « nature indestructible de l’esprit en soi, l’éveil, qui est à la fois impérissable et indivisible ». Représenté dans la réalité comme un petit sceptre, il représente la foudre de diamant du dieu Indra.

    Chose importante également : le Vajra est souvent associé à la cloche. Cloche présente dans l’histoire et qui est sonnée à chaque fois que des Séléniens apparaissent ou qu’un danger important approche. « Elle symbolise, d'une manière générale, la vacuité (la vacuité ne signifie pas que rien n'existe, mais que les phénomènes n'existent pas tels que nous les percevons en raison du voile de l'ignorance qui recouvre notre esprit). »

    Toujours un élément important pour comprendre comment le récit a été construit, et ceux qui ont déjà lu le manga savent de quoi je parle, notamment cette idée de « voile ». 

    (En savoir plus : http://www.jutier.net/contenu/vajcloma.htm )

    Enfin, l’association du Vajra et de la cloche représente une notion également très présente dans la trame de l’histoire, et qui va se révéler utile pour le personnage principal, Phosphophyllite.  Leur union représente en effet l’union de la connaissance et des moyens habiles. Et cette union, c’est ce sur quoi repose l’évolution du personnage de Phos, au sens propre comme figuré.

    Houseki No Kuni - L’anime le plus extraordinaire de la saison est celui que personne ne veut voir

     

    Une particularité supplémentaire de ce récit est le développement du personnage de Phos, qui est une réussite totale et surprends le lecteur. Il est parfaitement maîtrisé, et nous emmène, au fil des différentes phases du personnage, à acquérir des connaissances, et pour Phos, a littéralement évoluer.

     

    Phos est en effet le plus faible de toutes les gemmes, ces dernières étant classées en fonction de leur dureté (on peut donc supposer, vu son nom, que le maître Vajra est le plus solide de tous, mais il n’est pas présenté comme étant une gemme…). Il est le plus fragile, le plus incapable aussi, et se brise au moindre choc. L’histoire va donc graviter autour de ses découvertes, mais également de sa progression, malgré sa faiblesse, ce qui finalement, nous renverra à notre propre faiblesse en tant qu’être humains : nous ne sommes pas immortels, et nous nous brisons tout aussi facilement que Phos.

     

    Pour le dernier argument en faveur de cette œuvre, et pour vous convaincre de regarder l’anime si le manga ne vous tente pas (mais ce serait dommage, au vu du développement fulgurant et des révélations toutes plus géniales les unes que les autres), nous allons nous intéresser à la musique. L’Opening comme l’Ending sont extrêmement symboliques, tout comme le récit en lui-même, et propose des chansons aussi particulières que celles d’Hoozuki no reitetsu (aussi à voir). Quand à la bande son, elle est riche, entrainante, prenante même, et dans les moments de tension, sait mettre en valeur les mouvements à la fois gracieux et brusques des gemmes qui combattent. Les moments les plus cruciaux de l’anime se retrouvent alors accompagnés d’une musique ayant à la fois un aspect enchanteur comme dans certains films d’animation du studio ghibli ou d’hosoda, s’appuyant sur le pouvoir des instruments à corde, mais également sur le pouvoir destructeur et mélancholique de ces derniers ;  et un aspect terrifiant et mystique, qui pousse le lecteur (ou spectateur) à ne pas décrocher une seconde une fois qu’il a commencé l’histoire.

    Donc, une seule chose à faire si vous avez mis au placard cette série événement d’automne 2017, au profit de Gintama, Kekkai sensen and beyond, ou mahoutsukai no yome : foncer et se régaler avec cette pépite, parce que l’animation 3D est sa force, et parce que vous ne verrez plus jamais ce genre de chose !

    Houseki No Kuni - L’anime le plus extraordinaire de la saison est celui que personne ne veut voir

    Explications bonus, et également SPOILERS (à ne pas lire si vous n’avez pas lu le manga jusqu’à son volume 9, mais je vais quand même limiter la casse): L’œuvre poursuit son exposition de la spiritualité en mettant en place la mythologie de l’être humain : nous faisions bien partie de ce monde à l’origine, mais nous sommes maintenant éteints, en étant devenu trois formes de vie distinctes : la chair (les habitants de la mer), l’esprit (les Séléniens) et l’os (les gemmes). On pourrait donc croire que l’illumination a eu lieu car l’esprit est enfin élevé, mais il n’en est rien. Comme va le révéler l’intrigue, les Séléniens se retrouvent coincés, car plus personne ne peut les délivrer de leur forme, qui s’apparente plus à un tourment éternel.

     

     

    Rappel : les sorties de la saison Automne 2017 (en anglais) : https://myanimelist.net/anime/season

    Données anime: Houseki no Kuni : produit par Orange, 12 épisodes prévus.

     

    Données manga : L’ère des cristaux : publié par Glénat depuis 2015, par Haruko Ichikawa, type : tranche de vie, action, combat ,drame, fantastique

     

     

     

     

     

     


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